SANTÉ
De simples vigies pour dénoncer les mensonges de l'OMS
(Genève, 08/04/2008) 22 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) refuse toujours de reconnaître l’ampleur des dégâts, évoquant seulement une quarantaine de victimes « officielles » au lieu de centaines de milliers de victimes directes et indirectes. Jour après jour, des manifestants se retrouvent devant le siège de l’OMS à Genève pour dénoncer le mensonge d’une organisation censurée par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Philippe, écologiste genevois, nous raconte sa journée de vigie

/ DATAS

" Comme vous le savez, des personnes se tiennent chaque jour devant l'OMS, pour protester et faire connaître le scandaleux mensonge de cette organisation sur la catastrophe de Tchernobyl. Tchernobyl est la cause de centaines de milliers de victimes directes et indirectes. L'OMS n'a parlé que d'une quarantaine de victimes « officielles » : cette organisation est liée à l'Agence internationale de l'Energie Atomique, qui censure l'OMS, alors que cette dernière a pour but d'oeuvrer pour la santé des populations!

C’est avec une certaine délectation que je me rends parfois devant le siège de l’OMS à Genève pour apporter un peu de soutien à la précieuse action qui s’y déroule, baptisée ParticipAction OMS-AIEA. Après m’être préalablement inscrit auprès de Paul Roullaud, coordinateur (paul.roullaud@free.fr), je prends le bus 8 au jour dit, bien emmitouflé pour parer au froid hivernal. Ce qui me différencie déjà des autres passagers, tous fonctionnaires internationaux, évoluant en costard cravate dans leur monde polyglotte et feutré.

Au lieu de m’engouffrer comme eux dans une majestueuse entrée de marbre et de verre, je m’arrête au coin de la rue des Morillons, à deux pas de l'Organisation Mondiale de la Santé. Là, je découvre les autres vigies, déjà en train de faire le pied de grue. A ma grande surprise, il s’agit surtout de Français de toutes régions (Bretagne, Aude, Charente...), et même de Canadiens ou de Japonais, mais... de presque aucun Genevois! Ces courageuses personnes ont parcouru des centaines ou des milliers de kilomètres, pour se tenir, des heures durant, à deux ou trois, debout à un coin de rue, devant les bureaux de ces organisations internationales qui sont pour nous si familières.

L’incongruité entre l’ampleur de la tragédie de Tchernobyl et l’extrême simplicité de notre action de protestation procure un curieux sentiment d'optimisme. L’énergie du défi. Oui, on peut faire quelque chose! Oui, les acteurs internationaux et leurs visiteurs nous voient, chaque jour; ils ne peuvent nous éviter! Saison après saison, nous sommes toujours là, et notre message est clair, irrévocable. Des panneaux se déploient d'un petit chariot habilement bricolé par Paul. Ils décrivent notre action, en anglais, rappelant que l’OMS est dans l’étreinte malsaine de l’AIEA. L’OMS doit se libérer du mensonge!

Ces graves considérations sont entrecoupées des saluts de quelques passants complices, ou de conversations avec les « collègues » - on a le temps de faire connaissance et d'échanger toutes sortes d’informations. Lorsque d’autres vigies apparaissent pour prendre la relève, j'emmène mes nouveaux amis bretons découvrir la fondue au Café du Soleil. Tout en savourant ce partage avec mes joyeux compères, je me demande encore pourquoi si peu de Genevois profitent de l’occasion unique qui nous est offerte, d’interpeller le monstre « AIEA-OMS », à deux pas de chez nous.
Allez, faites-vous ce cadeau !

A bientôt,
Philippe "