MONDE
RDC : attaques contre les travailleurs humanitaires en hausse
(Kinshasa, 13/04/2009, IRIN) Les attaques contre les travailleurs et les convois humanitaires ont augmenté dans l’est de la République démocratique du Congo depuis le début de cette année, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies

IRIN, retransmis par / DATAS

Parallèlement, les civils continuent à subir le poids des violences perpétrées par de multiples groupes armés et l’armée nationale, d’après des agences d’aide humanitaire et des groupes de défense des droits humains.

« En moyenne les humanitaires subissent 11 attaques par mois, soit un incident tous les trois jours », a dit Nestor Yombo, chargé d’information à OCHA.

Une augmentation de 22 pour cent de ces attaques a été enregistrée au cours du premier trimestre 2009, par rapport à la même période en 2008, a-t-il dit.

Des attaques violentes, comme des vols à main armée de bureaux et domiciles privés sont particulièrement nombreux à Goma, la capitale de la province du Nord Kivu, où de nombreuses organisations non gouvernementales ont installé leur siège.

Au-delà, dans les zones rurales, les attaques visent généralement des convois humanitaires voyageant sans escorte armée.

De nombreux groupes armés, à la fois nationaux et étrangers, sont toujours actifs dans l’est de la RDC, en dépit d’une opération militaire conjointe menée par les armées congolaise et rwandaise pour neutraliser un groupe armé rwandais présent dans cette région depuis plus d’une décennie.

Les attaques contre les populations civiles ont aussi augmenté, particulièrement au cours de la deuxième quinzaine du mois de mars, dans des zones telles que Lubero, Masisi and Walikale dans le Nord Kivu, et Kalehe dans le Sud Kivu, selon l’organisation Human rights watch (HRW).

« Les forces rebelles rwandaises, les soldats de l’armée régulière et leurs alliés ont violé au moins 90 femmes et filles depuis la fin janvier 2009 dans les provinces instables du Nord et du Sud Kivu de l’est de la [RDC], les forces rebelles rwandaises ont aussi été impliquées dans la mort d’au moins 180 civils tués au cours de cette période », a dit Anneke Van Woudenberg, chercheuse principale pour HRW.

Depuis que l’opération conjointe RDC-Rwanda a débuté en janvier, quelque 250 000 civils ont dû fuir. Bon nombre d’entre eux ont déjà été déplacés à plusieurs reprises au cours des dernières années.

L’organisation Oxfam a averti qu’une grave crise humanitaire couvait dans la région. « La guerre est loin d’être finie pour les Congolais ordinaires. Ces terribles tragédies humanitaires se déroulent dans des zones isolées loin des caméras de télévision, mais cela n’en rend pas la souffrance moins réelle pour ceux qui sont concernés », a dit Marcel Stoessel, responsable d’Oxfam en RDC.

« Les habitations et les boutiques ont été pillées, les femmes et filles ont été violées, et les civils sont obligés de fuir, dont beaucoup pour la troisième ou quatrième fois. Nous les aidons à recoller les morceaux en intensifiant notre travail d’urgence. Il est tragique de voir les civils congolais pris au piège de cette affreuse violence une fois de plus », a-t-il ajouté.

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