ANALYSE
Comprendre Sarkozy et la "politique africaine" de la France
2010 sera l'année des grandes commémorations, voulues par Nicolas Sarkozy pour célébrer les 50 ans d'accès à l'Indépendance des anciennes colonies françaises du continent noir. Mais quel bilan tirer de ses promesses de « rupture » et de « transparence » en Afrique ? Le retour sur l’ascension et la première famille politique de l’actuel président de la République peut offrir une clef de lecture intéressante

Gilles Labarthe / DATAS

Bientôt trois ans depuis l’élection du président Sarkozy en mai 2007… Le constat fait aujourd’hui l’unanimité : dans l’ensemble, ses promesses de « rupture » et de « transparence » dans la politique africaine n’ont guère été suivies d’effet. Soutien à des potentats locaux, affairisme, pragmatisme et realpolitik guident toujours la plupart des décisions prises en secret par l'Elysée concernant l’ancien pré carré colonial, au mépris des droits de l’Homme et des principes fondamentaux de la démocratie.

Pouvait-il en être autrement? Presque aucune de ses multiples biographies ne le souligne, mais Nicolas Sarkozy doit à l'Afrique une part de sa fulgurante ascension. Ses principaux mentors, conseillers et soutiens financiers de la première heure avaient un lien privilégié avec le continent noir et ses ressources stratégiques.

Jeune militant gaulliste, Nicolas Sarkozy n'a pas vingt ans lorsqu'il est remarqué pour la première fois en 1975 par celui qui sera son « premier père en politique » (1), comme il l’appelle : le Corse Achille Peretti. Il faudrait un roman – policier ou d’espionnage – pour décrire le parcours de cet ancien commissaire, devenu chef des réseaux de renseignements, héros de la Résistance… et homme politique siégeant dès 1947 aux postes les plus stratégiques. On le retrouve aussi à la direction de sociétés d’exploitation dans le secteur de l’or, du diamant ou de l’huile de palme, actives en Afrique équatoriale française.

En 1975, Peretti promet à Nicolas Sarkozy une place de conseiller municipal à Neuilly, dans le plus riche département de France après Paris : celui des Hauts-de-Seine. Neuilly, petite commune proprette de l’Ouest parisien, où habitent nombre de banquiers et d’hommes d’affaires… Depuis 1947, Achille Peretti en est le maire, inamovible. C’est à Neuilly, où il vit depuis 1973, que Nicolas Sarkozy compose sa première famille politique, au propre comme au figuré.

Les biographies consacrées à l’actuel président de la République française ont relaté la belle histoire : comment Nicolas Sarkozy a rencontré puis épousé en premières noces, en 1982, une jeune femme corse, originaire de Vico : Marie-Dominique Culioli, qu’une rumeur tenace persiste à présenter comme une « nièce » d’Achille Peretti ; comment cette union l’a rapproché encore des réseaux de l’Ile de Beauté, incontournables dans les Hauts-de-Seine et composant la moitié du comité exécutif du parti gaulliste; comment Charles Pasqua a accepté d’être le témoin de ce premier mariage ; comment Nicolas Sarkozy a réussi à prendre de vitesse Charles Pasqua après la mort d’Achille Peretti en 1983, devenant maire de Neuilly à 28 ans…

Bien sûr, il y eut des trahisons, des brouilles passagères ; et, au cours des ans, une prise de distance affichée avec le « terrible Monsieur Pasqua ». Nicolas Sarkozy reste un « pur produit de l’école Pasqua-Peretti », confirme Florence d’Harcourt, ancienne suppléante du maire Corse et ex-députée des Hauts-de-Seine. De cet héritage, il a longtemps « assuré la continuité ».

En 1984, Sarkozy a conservé la plupart des proches collaborateurs et conseillers de Peretti, dont un banquier influent, financier du RPR, qui avait fait du jeune Nicolas son « protégé » : Jean-Marc Vernes. Ce dernier contribuera à l’introduire dans le cercle très fermé des milliardaires établis aux portes du quartier d’affaires de la Défense, certains menant des affaires juteuses en Afrique (lire ci-dessous).

On chercherait en vain des signes de « rupture » après sa prise de fonction à Neuilly. Un peu de ménage aurait portant été de bon aloi : la commune a été éclaboussée par de nombreux scandales – certains ayant des ramifications internationales, et mettant directement en cause son prédécesseur. Pas de rupture franche non plus concernant la Société d’économie mixte (SEM) Coopération 92, longtemps présidée par Charles Pasqua et très branchée sur les Etats pétroliers du golfe de Guinée. Il a fallu attendre 2008 pour que cette Société soit en dissolution, après des constats de malversations.

Ces liens de parenté et de continuité en politique prennent un relief particulier au moment où « Pasqua l'africain », aussi surnommé « le Batéké des Hauts-de-Seine », a été condamné à un an de prison ferme dans l’affaire des ventes d’armes en Angola (2). Il aura d’autres rendez-vous, ces prochaines semaines, avec la justice française (3).

Que dire du troisième mentor de Nicolas Sarkozy, qui apparaît dès la seconde moitié des années 1970 : Jacques Chirac, longtemps dans l'œil du cyclone, mais toujours épargné lors de la retentissante affaire Elf, plus grand scandale national révélant des détournements de fonds sur l'argent du pétrole africain, des commissions occultes et des financements politiques. Lui aussi sera convoqué devant les juges pour d’autres casseroles, dont l’affaire des « emplois fictifs », fin 2010.

Est-ce à cette première période d'initiation, qui remonte à plus de trente ans, que Nicolas Sarkozy doit sa vision si clientéliste du continent noir ? Sans pousser le déterminisme plus loin, certains observateurs informés – dont l’association Survie (4), à Paris – remarquent que la première famille politique que Nicolas Sarkozy s’est constituée à cette époque était en prise directe avec les réseaux du sinistre Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » que Charles de Gaulle avait mis en place à la veille de la décolonisation. Sa principale mission : préserver par tous les moyens les intérêts stratégiques et énergétiques de la France sur le continent noir. C’est aussi à Charles Pasqua qu’il doit le recrutement d’un cercle de fidèles, qui le conseillent et l'assistent toujours en la matière.

En ce début de l’année 2010, la division de la majorité présidentielle aidant, les membres du gouvernement Fillon vivent de plus en plus mal leur mise à l’écart. La marge de manœuvre des ministres et secrétaires d’Etat concernés par ce qui reste de la « politique africaine » de la France se limiterait pour l’essentiel au décorum, protocoles et visites officielles. Certains tentent de remettre publiquement en cause les rôles occultes joués par le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et par deux acteurs officieux: Robert Bourgi, Patrick Balkany, conseillers incontournables du Président pour les relations France-Afrique. Trois acteurs de l’ombre, tous issus de l’époque Foccart-Pasqua, que l’on croyait révolue.

Notes:
(1) Nicolas Sarkozy, Au bout de la passion, l’équilibre. Entretiens avec Michel Denisot, Albin Michel, 1995, p. 57.
(2) En 1994, la France avait vendu pour 790 millions de dollars d’armes à l’Angola, alors en proie à une guerre civile. Plusieurs personnalités politiques françaises ont été accusées d’avoir touché d’importantes commissions.
(3) L'ancien ministre de l'Intérieur comparaîtra encore devant la Cour de justice de la République du 15 au 30 avril 2010 concernant des faits qui se sont déroulés dans le cadre de sa fonction. Charles Pasqua est accusé de corruption passive et aurait bénéficié de versements occultes dans le cadre de trois dossiers remontant à l'époque où il était ministre d’Edouard Balladur, entre 1993 et 1995. Il encourt jusqu'à dix ans de prison. Il est aussi mis en examen dans l’affaire Hamon, avec un autre ami Corse : André Santini, ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique et actuel tête de liste UMP-NC dans les Hauts-de-Seine pour les régionales d'Ile-de-France.
(4) Lien : www.survie.org.

(encadré 1)
Un tiercé de l’époque Foccart-Pasqua
C’est à Neuilly que l’on retrouve la trace du plus puissant d’entre eux : Claude Guéant, l’actuel secrétaire général de l’Elysée. Claude Guéant a été directeur adjoint du cabinet de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, en 1991. Puis, directeur général de la police nationale (DGPN). « Claude Guéant fonctionne aujourd’hui un peu comme fonctionnait Jacques Foccart : il intervient dans les affaires africaines les plus sensibles », résume à Paris un spécialiste des relations France-Afrique. « Les gros contrats, ceux qui génèrent les plus grosses commissions comme dans le secteur de l’énergie, de l’armement, c’est Guéant qui les gère en personne ».

Son influence disproportionnée dans le « domaine réservé » de la politique étrangère a fait ces dernières semaines la une de plusieurs médias français. « De fait, Claude Guéant double tous ceux qui, sur le papier, sont censés mettre en musique la diplomatie française. A commencer par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner », résume à Paris le journaliste de Libération, Thomas Hofnung. Claude Guéant peut actionner les nombreux « contacts » – il n’apprécie guère l’expression de « réseaux » - qu’il a noué dans la police et les services spéciaux lors de ses précédentes fonctions.

Deux autres personnages font l’objet de vives polémiques : l’influent homme d’affaires franco-libanais Robert Bourgi. Un « ami » depuis 1983 : quand ils se sont rencontrés au sein du RPR, Sarkozy était responsable de la section « jeunes », et Robert Bourgi de « l’Afrique ». Cet avocat qui n’a jamais plaidé se définit lui-même comme l’un des derniers héritiers de Jaques Foccart. Très bien introduit au Gabon, comme dans une demi-douzaine d’autres Etats africains, il a été le conseiller personnel du potentat Omar Bongo, avant de promouvoir la campagne présidentielle menant à l’élection très contestée du fils, Ali Bongo. Robert Bourgi intervient comme conseiller et « émissaire » Afrique « officieux » du Président. On l’a vu proposer ses services d’intermédiaire dans diverses situations peu reluisantes, comme le soutien au général putschiste mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz - « démocratiquement » élu à la présidence en août 2009, à l’issue d’un scrutin contesté.

Un troisième acteur de cette Françafrique intervient lui aussi régulièrement, sans aucun mandat officiel de l’Elysée : Patrick Balkany, ancien « Pasqua boy » et ami intime de Nicolas Sarkozy depuis le début des années 1970. Tous deux faisaient alors partie du comité central du RPR, parti gaulliste créé par Jacques Chirac et Charles Pasqua en 1976. Dès l’été 2007, Patrick Balkany était de tous les voyages présidentiels de l’autre côté de la Méditerranée. « Que connaît-il du continent noir ?, s’interroge le reporter de L’Express, Vincent Hugeux. Des palais, des palaces, des salons VIP d'aéroport, une poignée d'affairistes. Et, bien sûr, ce qu'il apprit jadis entre Cameroun et Gabon, au temps où ce hussard sans états d'âme jouait les estafettes des réseaux de Charles Pasqua (…). Désormais, il sillonne l'Afrique avec pour tout viatique son statut, volontiers invoqué, d'intime de "Nicolas" ». Parmi les amis de Sarkozy, il s’agit sans doute du plus « encombrant », admettent les connaisseurs de la vie politique française. Fort en gueule, le député-maire UMP de Levallois-Perret est « connu pour ses déboires politico-judiciaires, héraut de la droite bling-bling bien avant l’heure (5)».

Notes:
(5) Hélène Constanty et Pierre-Yves Lautrou, 9-2, le clan du président, Fayard, 2008, p. 203.

(encadré 2)
L’appui des banquiers et des milliardaires
Pressé dans sa course au sommet de l’Etat, Nicolas Sarkozy a toujours voulu connaître au plus vite les coulisses du pouvoir. C’est entre autres grâce au soutien du banquier Jean-Marc Vernes, ancien conseiller d’Achille Peretti, qu’il a remporté la mairie de Neuilly en 1983. Jean-Marc Vernes a pu jouer un rôle utile dans les présentations, introduisant dès cette époque le jeune maire Nicolas Sarkozy, exerçant par ailleurs comme avocat d’affaires, au gratin de la finance française.

L’homme, connu pour être un « financier du RPR », était aussi en relation au niveau international avec deux fameux milliardaires : le Canadien Paul Desmarais et son associé, le Belge Albert Frère. Devenu président de la République, Nicolas Sarkozy les a tous deux décorés de la Grand Croix de la Légion d’honneur, en février 2008. Un extrait de son discours rappelle le soutien que les deux hommes d’affaires, parmi les plus fortunés au monde, lui ont accordé au moment de sa « traversée du désert » en 1995, à la suite de sa « trahison » de Jacques Chirac et de la campagne présidentielle ratée d’Edouard Balladur : « Si je suis aujourd'hui président, je le dois en partie aux conseils, à l’amitié et à la fidélité de Paul Desmarais. 1995 n’était pas une année faste pour moi. Un homme m’a invité au Québec dans sa famille. Nous marchions de longues heures en forêt et il me disait : Il faut que tu t’accroches, tu vas y arriver, il faut que nous bâtissions une stratégie pour toi ».

Cette déclaration résonne curieusement, quand l’on sait que le duo Frère-Desmarais, au travers de leur puissant holding Pargesa basé à Genève, est l’un des principaux actionnaires du groupe pétrolier Total, du cimentier Lafarge ou du nouveau « champion » de l’énergie français GDF-Suez, que le président a personnellement soutenu en accélérant le dossier de la fusion. Les trois sociétés représentent des acteurs économiques et stratégiques de premier plan en Afrique subsaharienne.

Les biographes notent que Nicolas Sarkozy a aussi noué très tôt d’autres liens familiaux, avec les plus grosses fortunes françaises du CAC 40. A Neuilly, habite Martin Bouygues : « Nous avons le même âge, c’est l’un de mes plus anciens amis », précise-t-il dans ses Entretiens. L’héritier du géant français des BTP et des télécommunications sera le témoin, aux côtés du milliardaire Bernard Arnault, de son second mariage. Selon certaines sources, il serait également le parrain de son troisième fils. A travers ses multiples filiales, le groupe Bouygues est présent depuis quarante ans en Afrique, autant dans le domaine de la construction, de la privatisation de l’eau, que dans la sous-traitance de l’exploitation minière.

Serge Dassault, Bernard Arnault, Vincent Bolloré… autant de milliardaires, réputés proches, voire très proches du président. Les médias du monde entier ont relayé les images de Nicolas Sarkozy, se reposant le 8 mai 2007 après sa victoire aux présidentielles, à bord d’un yacht de grand luxe : le Paloma, propriété de Vincent Bolloré. Le groupe Bolloré s’est taillé un empire en Afrique en reprenant notamment des affaires de la Banque Rivaud, elle-même bâtie en partie sur des vestiges de l’exploitation coloniale : 100 000 hectares de plantations en Asie et en Afrique, 50 000 personnes employées au moment de sa reprise en 1997, après avoir fait l’objet de procédures judiciaires pour évasion fiscale en Suisse et financement occulte du RPR. Peu ont enquêté depuis sur la manière dont l’Elysée intervient systématiquement en faveur de l’homme d’affaires breton pour défendre ses intérêts devant des chefs d’Etat africains. Cela a été le cas au Sénégal, au Togo ou au Gabon, pour défendre les marchés stratégiques des contrôles portuaires en faveur du groupe Bolloré, qui réalise une bonne part de ses bénéfices sur le continent noir.

(en exergue)
Dissolution de la « politique africaine »
Avant même son élection en mai 2007, Nicolas Sarkozy il s'était engagé à réformer en profondeur la politique africaine de la France : mettre fin aux « pratiques d'un autre temps », basées sur la corruption, les réseaux occultes et le soutien à des dictateurs ; rendre caducs les accords secrets de défense et amorcer le retrait des contingents militaires pré-positionnés ; céder la place aux institutions internationales, par exemple sur les questions de sécurité (forces de maintien de la paix sous l'égide des Nations unies, d'organisations européennes et africaines)… il avait aussi évoqué « l’Eurafrique » dans son discours de 2007.

La presse étrangère, anglo-saxonne notamment, avait suivi de près ces déclarations tonitruantes, attentive aux premiers signes d'évolution, cherchant à comprendre quelle serait la nouvelle donne. Trois ans plus tard, les critiques pleuvent : hormis des aménagements de façade, rien n'aurait vraiment évolué. L’héritage du gaullisme, les réseaux corses, le recours à d’anciens agents secrets, aux milieux de la police et du renseignement imposent toujours leur marque sur la conduite des « affaires africaines ».

Le désengagement progressif des forces françaises sur le continent noir est certes à l’ordre du jour, mais difficile à concrétiser dans des zones de conflit encore aussi tendues qu’entre le Tchad et le Soudan, ou en Côte d’Ivoire. Le désengagement se fait surtout ressentir en termes de coupures de crédits alloués à la coopération technique et culturelle, et d’un manque de vision à moyen terme concernant l’avenir des relations entre la France et l’Afrique.

« Aujourd’hui, la France a-t-elle encore une politique africaine ? », interroge le spécialiste Antoine Glaser, co-auteur d’un premier ouvrage sur la question (6). Ce dernier estime que la ligne d’action de l’Elysée se borne désormais à « réaliser des coups », médiatiques ou financiers - contrats au Niger, en République centrafricaine ou en RDC pour le secteur nucléaire, par exemple. De fait, le président limite au strict minimum ses séjours à destination du continent noir, se bornant au rôle de VRP de l’industrie française.

Cette dissolution est d’autant plus nette que les ministres, secrétaires d’Etats et conseillers diplomatiques officiellement concernés par le continent noir se font reléguer au placard, voire doubler par le secrétaire général de l’Elysée ou par les émissaires « officieux » de Nicolas Sarkozy en Afrique. Un récent « couac » illustre bien ce phénomène : le soutien accordé publiquement l’automne dernier par Patrick Balkany, au Guinéen Moussa Dadis Camara. Quelques jours plus tard, ce chef de la junte militaire faisait violemment réprimer par les forces de sécurité une manifestation d’opposition à sa candidature pour l’élection présidentielle. Bilan : une centaine de morts.

Alors qu’une dizaine de pays africains connaîtront des élections en 2010 – à commencer par le Togo, en février prochain – quelles seront l’attitude et la voix officielles de la France ? D’autres interventions d’émissaires occultes en faveur de l’un ou l’autre candidat aux présidentielles risquent d’entacher sérieusement cette « commémoration du cinquantenaire des Indépendances », dont le point d’orgue sera… un défilé militaire commun, prévu sur les Champs-Elysées, le 14 juillet.

Notes:
(6) Antoine Glaser et Stephen Smith, Sarko en Afrique, éditions Plon, 2008.